LA HAUSSE DU SMIC DE 100 EUROS REPORTÉE À JUIN ?
La promesse du président de la République d’augmenter de 100 euros le salaire des employés payés au Smic en janvier prochain pourrait être retardée.
Emmanuel Macron risque d’avoir de nouveaux problèmes avec les Français. Depuis son discours télévisé de lundi, les salariés s’attendent à connaître en janvier prochain une hausse du Smic de 100 euros. Parole de président. Problème : selon les informations du Parisien, il se pourrait bien qu’en réalité, cette hausse ne soit effective qu’en juin prochain pour les 2,66 millions de foyers concernés par la mesure.
La raison ? Les Caisses d’allocations familiales affirment qu’elles ne pourront jamais être prêtes à verser cette prime dès janvier 2019. Les fonctionnaires de Bercy l’affirment : « Au regard du fonctionnement de la Caisse nationale d’allocations familiale (Cnaf), il faudrait six mois pour que la mesure devienne effective ». Du côté du gouvernement, on estime que c’est « inacceptable ». Mais dans les colonnes du quotidien, un responsable de la Cnaf confirme que « le 1er janvier, c’est impossible. Dès qu’on touche à un paramètre, il faut faire des tests pour éviter les bugs. Si on nous demande d’y aller dans l’urgence, on ne pourra pas répondre au cahier des charges souhaité ».
Il est donc probable qu’Emmanuel Macron doive encore une fois hausser le ton. Déjà, mardi soir, face aux députés de la majorité réunis à l’Élysée, le chef de l’État avait tenu à mettre un terme une bonne fois pour toutes aux ajustements évoqués par son gouvernement : d’un côté, le ministre de l’Action et des Comptes publics évoquait une hausse de la prime d’activité accordée aux employés payés au Smic de 70 euros, tandis que la ministre du Travail Muriel Pénicaud se contentait de 60 euros. Hors de question, pour le président de la République : « les gens ont compris qu’ils allaient toucher 100 euros. Ils doivent voir ce qu’ils ont compris », a lancé Emmanuel Macron, et ce dès janvier prochain.
Un effort budgétaire revu à la hausse
Or, précise le Parisien, il ne reste plus beaucoup de temps aux politiques pour mettre en place les rouages qui permettront la hausse de cette prime. À l’Assemblée nationale, à Bercy, les modélisations tournent à plein régime pour trouver quel modèle permettra de mettre en place la hausse effective promise par le président. Un effort budgétaire de 600 millions d’euros était prévu qui devrait toutefois être révisé, à la hausse.
En parallèle, le gouvernement doit vérifier que la mise en place du prélèvement à la source en janvier prochain n’aura aucun impact sur cette hausse de 100 euros, et apporter des ajustements au calcul de la prime d’activité. Simplification de la formule de calcul ou création d’une seconde prime d’activité… plusieurs options sont sur la table. Les derniers arbitrages doivent avoir lieu ce week-end. Tout doit être prêt pour le prochain Conseil des ministres, le 19 décembre. Tic, tac, tic tac…
Source : Capital