Jean-Michel Blanquer veut rendre obligatoire le drapeau français en classe

 Les députés ont voté ce mardi un amendement pour rendre obligatoire les drapeaux français et européens dans les salles de classe. Face au désaccord de plusieurs élus, la mesure devrait être à nouveau débattue à la fin de la semaine.

Dans les classes des écoles primaires ainsi que dans les collèges et les lycées, un drapeau tricolore flottera peut-être bientôt aux côtés d’un drapeau européen. Dans la nuit de lundi à mardi, l’Assemblée nationale a voté leur présence obligatoire dans les salles de classe, ainsi que celle des paroles de l’hymne national.

Proposé par Eric Ciotti (LR) dans le cadre de l’examen du projet de loi «sur l’école de la confiance», l’amendement prévoit que la présence du «drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge, du drapeau européen, ainsi que des paroles du refrain de l’hymne national soient obligatoires dans chacune des salles de classe des établissements du premier et du second degré, publics ou privés sous contrat».

Le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer, favorable à la disposition, a jugé «important» de continuer à «jouer le jeu de l’ouverture au débat parlementaire» en prenant ainsi en compte les propositions de l’opposition. Il a assuré que la mesure pourrait s’appliquer «de façon très simple», avec une affiche «à des coûts tout à fait assumables par le ministère». Eric Ciotti, qui avait proposé la présence du seul drapeau français initialement et a vu son amendement complété lors de la séance parlementaire, a salué «une avancée importante».

Les débats autour de la proposition ont cependant donné lieu à de vives protestations des élus de gauche, frustrés de ne pas avoir pu s’exprimer. Le député socialiste George Pau-Langevin a dénoncé une mesure «pour se faire plaisir», qui peut être perçue comme une «défiance» envers les enseignants qui ont en charge leur salle de classe. De son côté, Michel Larive (LFI) a jugé «suffisante» la présence des drapeaux aux frontons des établissements, invoquant «le respect de la patrie sans aller vers le nationalisme» et estimant que «les écoles ne sont pas des casernes». Elsa Faucillon (PCF) a aussi dénoncé le déroulé du vote, le jugeant «caduc» du fait qu’aucun élu de gauche n’ait pu s’exprimer. Sur le fond elle a déploré que l’amendement ait été porté par ceux qui lancent le débat «sur l’identité» plutôt que «l’égalité».

Seconde délibération

Plaidant pour clore les débats nocturnes «sur une note apaisée», le ministre de l’Éducation a affirmé qu’il ne s’agissait de parler que «de choses déjà consacrées», rappelant notamment que le drapeau français et le drapeau européen doivent déjà être au fronton des collèges et des lycées. Il a néanmoins admis «un peu de rapidité liée à l’heure» dans le vote.

Au vu de l’émoi suscité, le président de la commission des affaires culturelles et de l’éducation, Bruno Studer (LREM), a demandé une seconde délibération sur cet amendement. Celle-ci n’interviendra qu’à la fin de l’examen du texte d’ici à vendredi.

Source : LeFigaro

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