Didier Raoult inquiète-t-il ? Oui, et c’est surtout en raison de sa communauté de followers et ses millions de vues. Et cela, le médecin n’est pas sans l’ignorer puisqu’il le déclare lui-même aux journalistes. « Il était temps que l’Ordre réagisse. Mais c’est très tardif. Le problème n’est pas tant que Raoult fasse des essais sur la chloroquine, mais qu’il dise tout et n’importe quoi sur sa chaîne Youtube. On n’est pas des stars, on est des médecins. C’est incroyable tout ce qu’on voit » déclare un professeur marseillais. Des reproches également accompagnés d’une volonté que ces derniers restent discrets dans le milieu de la recherche médicale. Une stigmatisation qui vaut à Didier Raoult de diviser et de nourrir certaines hostilités des médecins.
Des poursuites possibles
Le code de déontologie des médecins dit clairement que les pratiques de Raoult sont interdites. Il est explicité dans le texte que : « Lorsque le médecin participe à une action d’information du public (…) il doit ne faire état que de données confirmées, faire preuve de prudence et avoir le souci des répercussions de ses propos auprès du public ». La volonté du médecin de se rapprocher de son public a donc irrité de nombreux confrères. Selon un proche du dossier, il y’a « matière à poursuivre ». Il qualifie également le traitement à l’hydroxychloroquine, comme « prescrit de façon empirique ». Jean-Marcel Mourgues, vice-président du Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) a également expliqué que des signalements lui ont été rapportés et font naître des espoirs infondés. A ce titre, les médecins concernés par les essais sont sommés d’expliquer les protocoles de leurs expériences. Une façon de parer certaines dérives qui pourraient induire le public en erreur quant au traitement du COVID 19, une infection qui touche désormais plus de 25 pays et a amené le monde entier à se confiner.