Alors que le coronavirus continue sa progression dans le monde, des médecins italiens tirent la sonnette d’alarme. Pour ces experts, les répercussions du virus sont plus graves que prévu. Au vu des séquelles qui ne sont plus exclusivement respiratoires mais peuvent également affecter de nombreux autres organes, ils en appellent au respect des mesures de sécurité pour se protéger de la maladie.

Si la pandémie a ébranlé le monde entier et a emporté plusieurs milliers de victimes, cette dernière s’avère également plus imprévisible qu’on ne l’imaginait. Des médecins italiens font état de conséquences médicales sérieuses sur l’organisme. Le pays a été l’un des plus touchés en Europe.

Des conséquences dramatiques

Parmi ces troubles sévères, la psychose, l’insomnie, les dysfonctionnements rénaux, les infections de la colonne vertébrale, la fatigue chronique, les problèmes de mobilité mais également les accidents vasculaires cérébraux. Ces derniers ont été observés chez les patients de la ville de Lombardie, où l’on a recensé le plus de cas en Italie.

Selon les médecins de ces hôpitaux, certaines victimes pourraient ne jamais se remettre de cette maladie et tous les âges sont susceptibles d’être touchés par ces graves séquelles.

Ces observations sont d’autant plus préoccupantes que la rémission totale de cette maladie pourrait être impossible pour certains patients, à en croire les spécialistes italiens. « Le virus est une infection systémique qui affecte tous les organes du corps et non pas, comme on le pensait avant, une maladie respiratoire » affirme un médecin. Pire encore, certaines victimes  pourraient voir leur capacité à travailler correctement affectée et leurs facultés cognitives et physiques baisser.

Le Covid n’épargne personne

Après avoir révélé ces diagnostics, les médecins en appellent à encore plus de prudence. Ils avertissent : « Les personnes qui ne se considèrent pas dans un groupe vulnérable et qui ne sont pas concernées par la maladie pourraient se mettre en danger de maladies qui changeraient leur vie si elles ignoraient les règles de sécurité.

Pour ce faire, ils invitent plus que jamais à respecter les règles de distanciation sociale ainsi que les mesures connues pour se prémunir de la maladie comme la désinfection des mains et le port du masque.

Une deuxième vague potentielle

Les médecins se font insistants en raison d’une deuxième vague potentielle que le pays craint plus que jamais. Et pour cause, ils ont signalé de nombreux nouveaux cas de personnes contaminées et qui souffrent d’importants troubles respiratoires.

Pour nos confrères de Sky News, Roberto Cosentini, chef des urgences à l’hôpital Papa Giovanni XXIII de Bergame a prouvé l’étendue de cette pandémie en donnant accès aux services d’urgence. Dans cette province alpine, le Covid-19 a fait au moins 6000 morts.

«Des lésions vasculaires dans tout le corps »

Cet expert souhaite alerter le monde entier grâce à cette démarche. «Au début, nous pensions que c’était une mauvaise grippe, puis nous pensions que c’était une mauvaise grippe avec une très mauvaise pneumonie, c’était la phase quand vous êtes venu ici, mais par la suite nous avons découvert qu’il s’agissait d’une maladie systémique avec des lésions vasculaires dans tout le corps avec une atteinte rénale, une atteinte cérébrale » Il ajoute également que certaines des conséquences de cette maladie peuvent impliquer d’autres manifestations aiguës de l’insuffisance rénale qui nécessitent une dialyse, ou un accident vasculaire cérébral, puis un infarctus aigu du myocarde entre autres complications.

Un avis rejoint par le Dr Emanuela Catenacci, neurochirurgienne à l’hôpital de Crémone, qui révèle que « Le virus est une infection systémique, certains de nos organes sont plus impactés, comme nous le savons pour les poumons, mais aussi le cerveau, la peau, et parfois, nous avons une vascularite. Donc ce n’est pas simplement une infection respiratoire, ça ne s’arrête pas là », souligne la spécialiste.

Les malades “Covid-longs”

De plus en plus de récits mettent en avant des symptômes persistants chez certains malades du Covid-19. Interrogé par Le Monde fin mai,  Yazdan Yazdanpanah, chef de service des maladies infectieuses à l’hôpital Bichat estimait qu’on était encore “dans l’inconnu”.

“Les syndromes post-infectieux, c’est classique. Mais, avec ce nouveau virus, la littérature scientifique est quasi inexistante. Il faut structurer des recherches pour mieux comprendre », a révélé le spécialiste.

Nos confrères de Sud-Ouest rapportaient il y a quelques jours ces cas particuliers appelés les « Covid-longs », les malades « au long cours » ou encore les « après J20 ».

Pour ces personnes malades qui restent chez elles, difficile de trouver une explication à ce qui se produit dans leur corps, provoquant parfois l’incrédulité des professionnels de santé ou de leurs employeurs en l’absence de tests positifs ou de symptômes concordants avec la description officielle de la maladie.