Un enfant qui reçoit des fessées peut avoir des problèmes mentaux et devenir agressif

De nombreux parents demeurent partisans de la fessée dans leur manière d’éduquer leurs enfants, en estimant que c’est pour leur bien. Mais il s’avère que les violences éducatives aussi banalisées soient-elles, sont pour autant dévastatrices psychologiquement. D’aucuns penseront que c’est exagéré mais il faut dire que non…

Olivier Maurel, fondateur de l’Observatoire de la violence éducative ordinaire, aborde ce sujet qui suscite bien des interrogations. Faut-il punir un enfant en le tapant ou en lui donnant de la fessée ? La réponse est sans nul doute, que la violence éducative peut provoquer des traumatismes chez l’enfant. 

La fessée est une punition corporelle aux multiples conséquences. Source : Doctissimo

Les châtiments corporels peuvent-ils être liés aux troubles mentaux ?

La fessée fait partie des punitions corporelles et il s’avère selon une étude publiée dans PEDIATRICS, que les châtiments sévères à l’encontre des enfants, étaient liés à des troubles de l’humeur, des troubles anxieux et même à une tendance à la toxicomanie. Olivier Maurel, explique que la fessée peut être ressentie par l’organisme comme une agression engendrant un grand stress. Les hormones du stress peuvent avoir des méfaits physiologiques et psychologiques. Physiologiques, parce qu’elles s’en prennent au système digestif et aux neurones de certaines parties du cerveau, tout en affaiblissant le système immunitairePsychologiques, parce qu’elles accroissent le risque des troubles mentaux ou encore d’un comportement agressif et d’un état déprimé et anxieux chez l’enfant. L’humiliation ressentie par l’enfant lorsqu’il reçoit un châtiment corporel, impacte son estime de soi et sa confiance. Il peut même aller jusqu’à se persuader qu’il mérite cette correction et cesser de s’aimer. Toutefois, il est important de souligner l’importance de la fréquence et le degré de sévérité des châtiments corporels, car comme précisé dans L’ANAE revue, un usage exceptionnel de la fessée n’a pas d’effet sur les comportements agressifs des enfants.

La punition physique ne fonctionne pas selon les experts. Source : naître et grandir

D’autre part, Alan Kazdin, professeur de psychologie à l’Université de Yale, explique que la fessée est une chose horrible qui ne fonctionne pas. A son tour, Elizabeth Gershoff, chercheuse de premier plan sur les châtiments corporels à l’Université du Texas à Austin, corrobore les dires de son homologue Alan kazdin, en affirmant que la punition physique ne fonctionne pas pour amener les enfants à se conformer, alors les parents pensent qu’ils doivent continuer à l’aggraver. C’est pourquoi c’est si dangereux.

Quelles alternatives à la punition corporelle ?

Olivier Maurel insiste sur le fait de bannir toute forme de violence à l’encontre de l’enfant, aussi bien psychologique, verbale ou physique. Au lieu d’infliger une punition corporelle, il est conseillé d’écouter les émotions de l’enfant et de dialoguer avec lui. Après tout, il s’agit ici de donner le bon exemple à l’enfant qui deviendra adulte plus tard et finira par calquer le comportement de ses parents dans sa vie sociale. A contrario, lorsque l’enfant reçoit souvent des fessées, il aura tendance à faire usage de violence à l’encontre d’un camarade ou de son entourage. Il est important que l’enfant apprenne à ne pas user de sa supériorité physique sur un être plus petit.

Éduquer sans frapper est possible comme publié dans le site sur le développement des enfants, naître et grandir. Il suffit d’instaurer des règles adaptées à l’enfant en fonction de son âge.

  • Apprendre à son enfant à réparer une bêtise qu’il commet en l’aidant dans ce sens ;
  • Expliquer calmement les règles à l’enfant afin qu’il puisse les assimiler ;
  • Féliciter l’enfant lorsqu’il se comporte bien avec son entourage ;
  • Exprimer son désaccord pour un quelconque mauvais comportement de l’enfant en lui expliquant pourquoi ce n’est pas acceptable ;
  • Appliquer la règle des 3 R : « Recule, Respire et Réagis ». Il s’agit de s’isoler un moment pour reprendre ses esprits et prendre du recul par rapport à une situation donnée, le temps que la colère s’estompe ;
  • Solliciter une aide extérieure au cas où on est amené à céder à un excès de colère. Cela permettra d’entretenir une bonne relation parent-enfant.
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