Jusqu’à quel âge une femme peut-elle faire l’amour ?

La sexualité n’a pas d’âge, c’est en tout cas ce que les scientifiques s’accordent à dire. Les idées préconçues selon lesquelles les personnes âgées ne peuvent plus avoir une sexualité active sont révolues. Pour autant, avec l’âge, la fréquence des relations sexuelles diminue pour différentes raisons. Mais alors, jusqu’à quel âge une femme peut-elle continuer à faire l’amour ?

Au fil du temps la vigueur diminue et l’intensité ainsi que la qualité des relations sexuelles varient. Les seniors voient leur vie sexuelle dépendre de plusieurs facteurs. Les plus importants sont la santé physique et psychologique, mais il faut également considérer un autre élément qui cette fois-ci concerne l’activité sexuelle antérieure. Et souvent, ce sont les facteurs intrapsychiques tels que la représentation du corps, le vécu de la personne, et les facteurs interpersonnels comme le célibat, la rupture ou le deuil, qui ébranlent la sexualité plutôt que l’avance dans l’âge.

Les âges sexuels de la femme

Tout être humain traverse trois étapes de sa vie, à savoir l’enfance, l’adolescence et l’âge adulte. En matière de sexualité les choses sont plus ambivalentes pour la femmeAlain Héril, sexothérapeute et psychanalyste révèle 7 âges sexuels de la femme.De 16 à 25 ans, la femme se projette sexuellement, l’excitation sexuelle est à son comble et la libido est à son apogée. Elle vit en parallèle une période de romantisme intense. Elle peut être aventureuse mais tout en s’accordant des espaces de sécurité, d’où l’apparition de blocages sexuels. Il lui semble difficile de vivre une sexualité sans tabou. Entre fellation ou un cunnilingus, elle se prépare à des sensations jusque-là jamais expérimentées et part à la découverte de son corps et de ses organes génitaux, par les caresses et la stimulation de son clitoris et de son vagin. Elle commence à envisager un premier rapport sexuel.

De 25 à 35 ans, la femme connait parfaitement son corps ainsi que ses émotions. Elle est stable et prête à réaliser ses rêves et ses envies. La créativité sexuelle s’installe et le désir sexuel est omniprésent mais aussi le désir de maternité. Pour certaines, un sentiment de frustration peut s’installer lorsque leurs attentes ne sont pas comblées. L’absence d’orgasme peut les frustrer et les mener à vouloir l’atteindre à tout prix à travers la multiplication des rapports sexuels.

De 35 à 40 ans, la promesse qu’elle s’est faite à elle-même d’avoir des orgasmes pourrait ne pas être tenue. Et certaines femmes n’hésitent pas à consulter un sexothérapeute pour trouver un moyen pour pallier cet inconvénient et atteindre un orgasme oublié malgré une vie sexuelle active. Durant cette tranche d’âge, elle s’attelle à l’apprentissage de la jouissance et ne manque pas de créativité pour y arriver.

Tous les moyens sont bons : sextoys, accessoires…Elle se considère plus comme une actrice que comme une spectatrice. Elle se déploie à avoir une bonne fréquence des rapports sexuels et s’apprête même à des jeux érotiques. Après l’accouchement, certaines femmes peuvent reprendre une activité sexuelle tout en étant conscientes du pouvoir de leur féminité.

De 40 à 47 ans, la femme a un rapport au corps déterminant. Elle s’interroge sur sa désirabilité mais s’assume pour autant. Avec l’approche de la préménopause, elle se pose moult questions sur sa sexualité et sur les étapes qu’elle a peut-être ratées dans sa vie.

De 47 à 50 ans, elle fait le point sur l’approche de la cinquantaine et fait une introspection sur sa vie amoureuse et sexuelle. Celles qui sont mariées, s’interrogent souvent sur le sens du couple. Elles apprennent que vivre en couple, ce n’est pas seulement avoir des relations sexuelles ; on peut s’aimer sans pour autant faire l’amour souvent.

De 50 à 60 ans, la ménopause fait son apparition et le combat contre ses symptômes contraignants se déclenche. Sécheresse vaginale, bouffées de chaleur, angoisse, dépression…sont autant de sensations qui font croire à tort à la femme que c’est la fin de leur vie sexuelle. Pourtant, à cet âge, la femme ressent le désir de redécouvrir sa sexualité. Certaines vont jusqu’à vouloir découvrir leur point G et s’ouvrir à d’autres expériences pour avoir des orgasmes multiples.

Au-delà de 60 ans, certaines femmes estiment que les plaisirs de la sexualité leur sont interdits, plongent dans une certaine nostalgie du passé et s’investissent plus dans leur rôle de grand-mère. Pour autant, les femmes qui n’abandonnent pas et malgré les complications qu’elles rencontrent avec leur corps, arrivent à découvrir l’orgasme postménopause. Durant cette tranche d’âge, la femme se libère et ne tient plus à prouver une quelconque performance. Le sexe n’est plus une obligation mais un réel plaisir. Et grâce à cela, elle découvre l’extase. 

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Il n’y a pas d’âge limite pour la sexualité. Source : femina

La vie sexuelle de la femme est-elle plus satisfaisante avec l’âge ?

Selon Jacques Waynberg, médecin, directeur de l’Institut de sexologie à Paris, il n’y a pas d’âge limite pour la sexualité. Il déclare avoir des patients de 80 ans épanouis, ayant des rapports sexuels à raison de deux fois par semaine avec leur partenaire du même âge. Il ajoute que l’acte sexuel peut être fréquent aussi bien à l’âge de 60 ans qu’à 30 ans. Il ne manque toutefois pas de souligner qu’au-delà de 50 ans, l’incitation féminine détermine 50% l’acte sexuel et pour plus de la moitié au-delà de la cinquantaine.

Une étude publiée dans l’American Journal of Medicine, suggère que les femmes sont de plus en plus satisfaites de leur vie sexuelle à compter de l’âge de 40 ans. Les femmes qui ont fait l’objet de cette recherche avaient une tranche d’âge allant de 40 à 100 ans avec un âge médian de 67 ans et la moitié d’entre elles a déclaré maintenir une excitation sexuelle ainsi qu’une bonne lubrification durant les rapports sexuels, en ajoutant atteindre l’orgasme, même après 80 ans. Elisabeth Barrett-Connor, chercheuse principale de l’étude et professeure émérite et chef, Division d’épidémiologie, Département de médecine familiale et préventive à l’Université de Californie San Diego School of Medicine, déclare être surprise par le nombre de femmes satisfaites après 80 ans. D’autant plus, qu’il y avait une catégorie de femmes qui n’étaient pas sexuellement actives mais non moins satisfaites de leurs relations sexuelles. Aussi, ces femmes ont rapporté une excitation et un orgasme fréquents malgré leur âge avancé.

Pour mener cette étude, un questionnaire a été envoyé à 1303 femmes. Parmi elles, 806 ont répondu à des questions relatives au sexe. Ces femmes ont déclaré avoir été satisfaites de leurs relations sexuelles et il semblerait que le pourcentage de ces femmes augmenterait avec l’âge. Parmi les femmes sexuellement actives, 20 % ont déclaré éprouver un désir sexuel élevé. Il faut cependant relever un point important : ces femmes sont autonomes et ne vivent pas dans des services d’assistance ou des maisons de retraite.

Les résultats de cette recherche viennent bouleverser l’idée générale selon laquelle les femmes sont susceptibles d’avoir moins de rapports sexuels avec l’âge et de ressentir moins de désir sexuel. La chercheuse déclare qu’il existe deux explications à cela. La première réside dans le fait que les femmes qui ne sont pas sexuellement actives, arrivent à atteindre une satisfaction sexuelle par le biais des caresses, de la masturbation et d’autres gestes intimes, sans nécessairement avoir recours au coït ou à la copulation. La seconde est que certaines femmes âgées qui n’ont aucun rapport intime peuvent se déclarer satisfaites. La spécialiste ajoute que la majorité des femmes âgées de 70 ans ont pu rester sexuellement actives et conservé leur excitation ainsi que la lubrification de leur vagin et l’atteinte de l’orgasme.

Comment entretenir une vie sexuelle pour toujours

Christelle Besnard-Charvet, gynécologue-obstétricienne, explique que la libido chez la femme n’est pas associée aux œstrogènes et peut donc être maintenue après la ménopause. Selon l’expert, le désir peut demeurer au-delà de la soixantaine voire jusqu’à la fin de la vie. Pour y arriver, des gestes préventifs sont à considérer afin d’éviter le syndrome d’atrophie génito-urinaire qui peut causer une pénétration sexuelle douloureuse. Il est de ce fait idéal d’entraîner son vagin à avoir des rapports sexuels régulièrement afin d’éviter qu’il rétrécisse. Le sperme reçu à travers l’éjaculation permet ainsi de lubrifier le vagin et d’accroître la souplesse des muqueuses pour améliorer la pénétration et avoir une relation sexuelle épanouie. D’autre part, des traitements peuvent être prescrits. Ils peuvent être à base d’hormones, d’acide hyaluronique ou de lubrifiants à base d’eau ou de silicone, selon les cas. Il est préférable d’éviter les lubrifiants à base de vaseline qui irritent les muqueuses et rendent les préservatifs poreux. Ces moyens sont d’autant plus pertinents lorsque la femme enregistre une période d’abstinence et entame une reprise des rapports sexuels. Ainsi, le contact sexuel peut être difficile et le rapport au sexe peut être altéré. Mais il faut entretenir des rapports intimes fréquents et des rapports sexuels réguliers pour booster l’envie sexuelle et ressentir un désir permanent, lequel aboutira à une sexualité épanouie.

Il est par ailleurs sans conteste que pour qu’une femme puisse avoir des relations sexuelles épanouissantes, les préliminaires sont de mise durant son rapport amoureux avec son partenaire. De même que stimuler les zones érogènes pour amplifier l’excitation et faire durer le plaisir est important, et ce point touche les deux sexes. Les sexologues ne cessent de conseiller hommes et femmes de quitter leurs habitudes sexuelles et de considérer le sexe comme un vrai jeu érotique pour augmenter le plaisir et bénéficier d’une union sexuelle hors du commun.

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