Une planète qui pourrait se réchauffer de 7 °C de plus

Des scientifiques de l’Institut de recherche climatique de Potsdam (PIK), en Allemagne, ont simulé des scénarios pour les siècles à venir. Résultat : la Terre pourrait se réchauffer jusqu’à 7 °C de plus d’ici 2200, même dans des hypothèses où les émissions seraient modérées. C’est une élévation bien au-delà des objectifs fixés par l’Accord de Paris.

Pourquoi une telle hausse ? Le modèle informatique utilisé, baptisé CLIMBER-X, prend en compte des éléments souvent oubliés dans d’autres prévisions, comme les rétroactions naturelles du climat.

Boucles de rétroaction : ces effets qui s’auto-entretiennent

Le principe est simple : certains phénomènes liés au réchauffement climatique peuvent à leur tour l’accélérer. Par exemple :

• Le dégel du pergélisol libère du dioxyde de carbone et du méthane.
• La chaleur favorise la croissance de plantes hautement inflammables, qui sèchent, puis brûlent plus facilement.
• Les zones humides et les décharges libèrent du méthane, un gaz bien plus puissant que le CO₂.

Ces mécanismes naturels sont comme des dominos : une fois enclenchés, ils deviennent très difficiles à arrêter, même si nous réduisons nos émissions.

Des conséquences très concrètes

Un réchauffement global de 7 °C ne serait pas une simple hausse de température. Il bouleverserait profondément notre manière de vivre :

• Les cultures agricoles peineraient à survivre dans de nombreuses régions du monde.
• Des famines pourraient apparaître là où les récoltes ne suffiraient plus.
• Les villes côtières seraient menacées par la montée du niveau de la mer.
• Les vagues de chaleur, incendies, tempêtes et inondations deviendraient plus fréquents et plus intenses.

Des épisodes météorologiques que nous considérons aujourd’hui comme exceptionnels pourraient bien devenir notre nouvelle normalité.

Pourquoi agir maintenant est crucial

Selon les chercheurs, il reste une courte fenêtre pour agir. Seuls les scénarios d’émissions très faibles permettraient de maintenir l’augmentation des températures en dessous de 2 °C, voire 1,5 °C, comme le prévoit l’Accord de Paris signé en 2015.

Mais attention : cette fenêtre se referme rapidement, préviennent les experts.

Ce que chacun peut faire

Même si les décisions globales dépendent des gouvernements et des industries, chaque geste compte. Consommer de manière plus responsable, soutenir les énergies renouvelables, ou encore limiter ses déplacements polluants sont autant d’actions à notre portée.

Christine Kaufhold, l’auteure principale de l’étude, résume la situation ainsi :

« Ce que nous faisons aujourd’hui déterminera le monde dans lequel vivront nos enfants. »

Une invitation à la responsabilité collective

Il ne s’agit pas seulement d’une question environnementale, mais d’un choix de société. L’effort à fournir est global, mais il commence par une prise de conscience individuelle.

Ce futur, bien que lointain, commence à se dessiner aujourd’hui. Et c’est à nous de choisir les couleurs que nous voulons y mettre.