Un enfant meurt puni pour avoir fait pipi au lit
Punition qui tourne mal ou maltraitance régulière : un garçon de 5 ans a été retrouvé mort dans la nuit de dimanche à lundi à proximité d’un canal, à Aire-sur-la-Lys (Pas-de-Calais). Son beau-père et sa mère ont été placés en garde à vue.
Les circonstances du décès du petit Yanis se précisaient hier en fin de journée, où se poursuivaient les auditions des deux adultes dans les locaux de la gendarmerie de Saint-Omer. D’abord sur l’origine du drame: « Il s’agit d’une sanction-punition, consistant à faire courir l’enfant dehors, en pleine nuit, parce qu’il avait » uriné au lit (phénomène d’énurésie), a déclaré à l’AFP le procureur de Saint-Omer, Patrick Leleu. L’enfant a ainsi « été contraint de courir sur une distance de plusieurs kilomètres le long du canal La Lys » et il a chuté « à deux reprises au moins », a précisé le parquet, qui indique que Yanis était « vêtu d’une simple culotte humide à l’arrivée des secours ».
Traumatisme crânien
Ensuite sur les causes de la mort : l’autopsie pratiquée lundi après-midi a révélé qu’elle était imputable à un traumatisme crânien dû à des violences volontaires. C’est le beau-père de l’enfant qui a mis en pratique cette punition en le suivant dans sa course, probablement à vélo. De source judiciaire, la mère est restée plutôt en retrait lors des premières auditions.
Le corps du garçonnet a été découvert vers 2h30 par les pompiers près d’un chemin de halage d’un canal, à une dizaine de minutes en voiture du centre-ville de cette commune d’environ 10.000 habitants à 20 km au sud de Saint-Omer. Le beau-père lui-même a alerté les secours, « signalant que l’enfant a été découvert inconscient » selon les gendarmes. Il leur explique alors « qu’il était sujet à des crises d’énurésie (…) et que suite à un nouvel épisode d’énurésie, il l’aurait sanctionné en lui demandant d’aller dehors et lui aurait ordonné de faire des tours (…) en courant ».
« Homicide volontaire »
Au vu des résultats de l’autopsie, les faits reprochés aux mis en cause ont été requalifiés en « homicide volontaire sur mineur de quinze ans ». Ils avaient été placés en garde des vue des chefs de « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».
Les causes de la mort restent à éclaircir. Mais « la question de violences habituelles est posée au vu des premières constatations », selon le parquet de Saint-Omer, qui se dessaisira ce matin de l’enquête au profit du parquet de Boulogne-sur-mer au regard de la nature criminelle des faits.
La mère, 23 ans et le beau-père, 30 ans, tous deux sans emploi, étaient en couple depuis août 2015, sans autre enfant. Ils n’étaient pas connu des services sociaux de la ville et « nous sommes en train de vérifier ce qu’il en est du côté des services du département », a dit à l’AFP Jean-Claude Dissaux, maire d’Aire-sur-la-Lys.
Source: Le Figaro
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