Différentes pistes considérées par les chercheurs
D’après les experts relayés par Reuters, plusieurs facteurs pourraient expliquer de nouveaux tests positifs après une “guérison”. L’une des pistes considérées serait une quantité insuffisante d’anticorps pour développer une immunité contre le virus, menant à une réinfection.
Interrogé par le New York Times, Florian Krammer, virologue à l’Icahn School of Medicine at Mount Sinai estime quant à lui que si la réinfection n’est pas impossible, elle reste peu probable dans un laps de temps aussi court, “Même les formes d’infection les plus légères doivent laisser au moins une immunité à court terme contre le virus chez le patient en convalescence », déclare le spécialiste. Reuters met également en avant la piste d’un virus “biphasique”, signifiant qu’il persiste dans le corps sous forme latente, avant de présenter des symptômes.
Un représentant officiel de la Commission nationale de la santé en Chine a souligné que les patients testés positifs suite à une “guérison” avaient été déclarés non contagieux, mais que cela n’empêche pas la nécessité d’approfondir les recherches sur le virus et d’améliorer le suivi et la gestion des patients ayant quitté l’hôpital. L’agence de presse révèle que la Chine ne serait pas le seul pays à faire face à des cas de réinfection.
En outre, certains mettent en avant la possibilité d’une erreur au niveau des tests. Marc Lipsitch, épidémiologiste à Harvard explique au New York Times qu’il est possible que les tests négatifs n’aient pas été réalisés correctement, ou que les échantillons aient été conservés à une température qui favorise la détérioration du virus. Selon Olivier Shwarz, directeur de l’Unité Virus et immunité de l’institut Pasteur, « Le plus probable est que la charge virale avait baissé jusqu’à être sous le seuil de détection du test, puis a remonté ensuite ».
Le prélèvement de gorge pourrait également être mis en cause selon l’épidémiologiste, notamment si le “virus se cache ailleurs dans le corps”, puis d’ajouter “un test négatif n’est pas une certitude qu’il n’y a plus de virus chez une personne”.
Au vu des hypothèses et des questionnements émis par les scientifiques, il est prudent d’éviter toute conclusion définitive autour d’un sujet qui mérite des études plus poussées. Pour le professeur Pierre Tattevin, spécialiste des maladies infectieuses et réanimation médicale à Rennes, “ce coronavirus a déjà déjoué plusieurs pronostics, il faudra donc attendre avant d’avoir une réponse certaine et définitive ! ».