Une femme âgée avec un homme plus jeune subit plus de discrimination

Les femmes  dites « cougar », ce mot que l’on qualifie souvent de sexiste et qui ne plaît pas aux ferventes défenseuses du féminisme tendent à être plus nombreuses, n’en déplaise aux hommes qui qualifient ces jeunes de « toy boy » ou de « puma ». Selon l’Insee, il y’a de plus en plus de couples où l’homme est plus jeune que la femme. Un phénomène sociétal qui montre que même en amour, la parité commence à émerger. Malheureusement, certaines remarques sexistes continuent de mettre à mal les efforts menés pour faire progresser l’égalité. Parmi elles, la déclaration du chroniqueur Yann Moix qui affirmait que les femmes de cinquante ans étaient invisibles tout en clamant sa préférence pour les Asiatiques. Un moment médiatisé qui a outré ceux et celles qui appartiennent à la mouvance féministe et qui luttent pour l’égalité des sexes. Des propos qui perpétuent l’âgisme ou les injonctions sur le corps de la femme et les obligent à penser qu’elles ne peuvent pas plaire aux jeunes lorsqu’elles entrent dans la catégorie de « femme mûre ». Des paradigmes qui deviennent féminins en raison des diktats qui concernent les femmes. Le combat pour l’égalité commence par ces croyances limitantes courantes et la charge mentale qui peuvent nuire au droit des femmes en leur faisant penser qu’elles doivent toujours lutter contre le temps qui passe. Les femmes mûres ont également le droit de choisir un mari ou un amant de 10 ans de moins qu’elle et de pouvoir dire au monde entier : « Je l’aime » . Cela contribue à renforcer l’égalité car les couples dont la femme est plus âgée ont également le droit au bonheur.  Une preuve qu’il est difficile de bien cerner les préférences amoureuses y compris celles d’un homme d’un certain âge.

Qu’en est-il des chiffres ? 

Alors que cette attraction motivée par plusieurs raisons a été expliquée d’un point de vue social et psychologique, il existe des éclairages quantitatifs pour la prouver. Ces conclusions sociologiques menées par l’Institut national d’études démographiques (Ined) se sont appuyées sur les informations collectées de 400 000 utilisateurs d’un site de rencontres célèbre. Alors que les hommes sont enclins à choisir un écart moyen de 13,8 ans, les femmes préfèrent un partenaire avec un intervalle de 10,9 ans de différence. Une attraction mutuelle qui favorise la formation du couple mais qui n’est pas pour autant dénuée de défis à relever.

Les couples à grande différence d’âge ont des problématiques

Si les femmes sont naturellement enclines à choisir des hommes plus âgés et vice-versa, cela ne veut pas dire que les couples avec un écart énorme sont plus durables. La raison : la différence d’âge qui crée des dissonances, un avenir incertain mais aussi le besoin d’affronter le regard des autres, pas souvent cléments avec le membre le plus âgé du couple ni sa partenaire . Yvon Dallaire, psychologue explique qu’il y’a un décalage dans de nombreux aspects de la vie commune tels que les centres d’intérêts, de sujets de conversations,  les priorités, le rythme de vie mais aussi la sensibilité. Des écarts d’âge monumentaux peuvent séparer un couple. En effet, une jeune femme d’une vingtaine d’année peut avoir des préoccupations différentes de celle de son partenaire, et l’inverse est tout aussi vrai.  « A 30 ans, on a la bougeotte, à 40 ans, on est au top de sa carrière, à 60 ans, on veut lever le pied… Voilà pourquoi, plus l’écart d’âge est élevé, plus le couple est fragile » analyse l’expert et l’auteur de Qui sont les couples heureux ? Il explique aussi que d’autres conflits sont susceptibles de compromettre les couples intergénérationnels tels que le désir d’enfants, différent pour chaque tranche d’âge qui s’amenuise lors du vieillissement et du raccourcissement de l’espérance de vie. Si ces conclusions concernent exclusivement les hétérosexuels, les couples de même sexe ne sont pas inclus dans ces conclusions.

Un couple avec une grande différence d’âge comporte des risques

Un homme bien plus vieux sera plus susceptible d’être sujet à l’impuissance ou à une baisse de libido. Si certains ont recours à des stimulants sexuels (Viagra, pilules etc.), il est sûr qu’à la soixantaine la sexualité n’est pas la même qu’avec des hommes jeunes du même âge. La raison : un ralentissement du métabolisme qui impacte le couple sexuellement au même titre que la ménopause et la difficulté à avoir un orgasme. Pour l’épanouissement sexuel, l’intimité devra prendre une autre forme. Emilie Devienne, coach, explique que ces différents surgissent généralement après deux ans suivant le temps de la nouveauté du couple. D’ailleurs, une étude a révélé la différence d’âge idéale pour éviter le divorce. Un homme âgé qui choisit une femmes bien plus jeune n’est pas exempté de stigmatisation à l’instar des couples mixtes. Dans l’imaginaire collectif un homme sortant avec une femme plus jeune a « le démon de midi » ou la crise de la quarantaine. Ils subissent également des discriminations et un paradigme qui qualifie ceux qui ont fait ce choix de « pervers ». Lutter contre ces inégalités sexuelles permet à ces couples différents un meilleur épanouissement amoureux. Certains hommes, par rivalité peuvent condamner ce type de relations jugées « injustes » pour les jeunes.  Pour autant, l’amour authentique ne dépend pas du nombre d’années qui nous séparent mais de l’affection et du respect que l’on se voue afin que le couple puisse battre un record de longévité.