Macron cherche à requérir les personnes âgées !! 2020 à l’horizon !!
Marche arrière pour le gouvernement ? Après avoir pris des mesures pénalisant le pouvoir d’achat de certains retraités, l’exécutif rectifie le tir. Ce jeudi, Edouard Philippe a annoncé que 300.000 retraités modestes seront exemptés de la hausse de la CSG, et non 100.000 comme initialement prévu.
Mardi, c’est Emmanuel Macron qui a enterré toute modification de la fiscalité des successions lors d’une réunion : « on n’y touchera pas tant que je serai là (…) Arrêtez d’emmerder les retraités ». Des propos que l’entourage du chef de l’Etat a pris soin de rapporter à la presse. Pour envoyer un signal de plus aux seniors ?
Grogne des seniors
En mars dernier, ils étaient entre 39.000 et 68.000 retraités* à battre le pavé, pour protester notamment contre la baisse de leur pouvoir d’achat à cause de la hausse de la CSG. Fin août, Bercy annonçait que les pensions ne seraient plus indexées sur l’inflation, et qu’elles augmenteraient de 0,3 % en 2019, en dessous de l’inflation à 1,5 %. Mais le ton a changé au gouvernement. «Il faut écouter les personnes âgées», a conseillé le sexagénaire Gérard Collomb dans L’Express cette semaine.
« La relation entre les seniors et le gouvernement est dans une phase critique », estime Luc Rouban**, politologue, directeur de recherches au CNRS et au Cevipof. Mais le geste fiscal pour 300.000 retraités et l’abandon de la réforme des droits de succession sont des « concessions faites à la philosophie macroniste de valoriser le travail, la mobilité sociale. Cela aurait été très risqué de toucher aux droits de succession, car le patrimoine et la transmission sont des sujets cruciaux pour les Français, surtout les plus âgés », poursuit le chercheur.
Un compromis qu’il attribue à la « situation explosive du côté des retraités », notamment à cause du « cumul des réformes qui les concernent de près, sur la fiscalité, l’hôpital et des soins, et les retraites à venir ». Un parlementaire macroniste qualifie d’ailleurs la proposition de Christophe Castaner de « bêtise ».
Les plus de 60 ans votent plus, et plutôt à droite
L’exécutif veille donc à soigner les plus de 60 ans, qui composent « un tiers de l’électorat », souligne Luc Rouban. « Les seniors ont tendance à voter pour la droite, il y a donc une menace directe pour La République en marche aux municipales de 2020 ».
D’autant que d’ici au scrutin, le gouvernement compte faire adopter sa réforme des retraites à l’été 2019 et ouvrir le débat sur la GPA, la PMA, la fin de vie dans le cadre du projet de loi bioéthique, autant de sujets très sensibles pour les seniors selon Luc Rouban. « Si le macronisme se déploie sur le terrain du libéralisme culturel et sociétal, il risque de s’éloigner des personnes âgées, plus attachées à la religion et à la tradition ». Une opportunité que la droite compte saisir. Dans les médias et sur les réseaux sociaux, Les Républicains critiquent régulièrement la politique du gouvernement pour les plus âgés.
Les marcheurs font de la pédagogie
Chez les marcheurs, on se défend de mener une politique « anti-retraités ». Tout au plus concède-t-on des « réajustements » sur la hausse de la CSG, comme Olivier Damaisin. « Oui, il y a des retraités qui râlent, mais ce ne sont pas toujours ceux qui sont impactés », minimise le député LREM du Lot-et-Garonne.
« Ils le savaient dès le départ, c’était dans le programme », enchaîne l’élu qui planche sur la réforme des retraites et fait partie de la trentaine d’« ambassadeurs » du projet, chargée d’« expliquer la réforme aux députés et sur le terrain ». Quant aux attaques des LR sur le pouvoir d’achat des retraités, « elles ne marchent pas », balaie-t-il, confiant. La bataille pour le voix des retraités ne fait pourtant que commencer, avec la présentation de la réforme en décembre prochain.
Source : 20minutes