Une mère de famille d’environ 60 ans a été forcée de retirer son voile pour avoir le droit de voir son fils au parloir, a rapporté France Bleu Belfort-Montbéliard.

La sexagénaire en était à sa troisième visite à son fils prisonnier de la maison d’arrêt de Montbéliard, en juin dernier. Ce n’était donc pas sa première visite au sein de l’établissement carcéral.

Le surveillant de la prison voulait que la femme se présente comme sur sa photo d’identité, sans voile. Pourtant, son foulard ne cachait pas son visage et n’empêchait pas le surveillant de l’identifier.

La demande est contraire à la loi, mais elle a découlé d’une note interne dans laquelle la direction de la maison d’arrêt de Montbéliard a obligé le retrait du voile lors des contrôles d’identité aux parloirs, a révélé Médiapart, qui a pu lire cette note.

« Je n’étais pas présent au moment des faits, mais bien entendu, j’en ai entendu parler. Des surveillants lui ont dit : « du moment que tu reconnais la personne, tu la laisses rentrer! » », a raconté Stéphane Mazeftopoulos, délégué syndical UFAP, à France Bleu. « Mais le surveillant n’a rien voulu savoir. Il a dit : « non, je souhaite qu’elle se découvre, pour qu’elle se présente comme sur sa carte d’identité ». »

« La question n’a pas à se poser! », a soulevé pour sa part Pascal Vion, Directeur interrégional des services pénitentiaires de Dijon.«  La personne arrive dans l’établissement avec un voile, son visage n’est pas dissimulé, il n’y a pas de difficultés. On la reconnait et elle rentre dans l’établissement, point final. »

« Il y a de la maladresse par rapport à une instruction qui a été mal rédigée », a-t-il ajouté.

Le supérieur hiérarchique du directeur de la maison d’arrêt de Montbéliard a expliqué que l’incident était dû, au pire, à un excès de zèle de la part du surveillant, mais qu’il s’agissait peut-être aussi d’une mauvaise interprétation et application de la loi.

Aucune sanction ne sera infligée au surveillant ou au directeur de l’établissement, mais la note sera rédigée à nouveau afin que les directives soient éclaircies et qu’on évite qu’un incident du genre se répète dans le futur.

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