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Des résidents en chaise roulante avec leurs pancartes – Source : Natalie Dyer/CBS

“Ils veulent être entendus”

Pour Ben Gonzalez, l’objectif de cette démarche est de faire savoir aux manifestants que leur voix compte et qu’ils ont le droit de ressentir cette solitude tant redoutée en temps de pandémie. Et pour cause, certains récits tragiques ont bien mis en avant ce fléau dévastateur pour les personnes âgées, notamment celui d’un vieil homme italien qui a mis fin à ses jours car il ne pouvait plus voir son petit-fils.

Sharon Peterson, 75 ans, présidente du conseil des résidents déclare : “Fairacres suit les règles, et avec ça, on penserait qu’il nous protègeraient tout en nous permettant d’être à nouveau avec nos familles”. “Nous étions chanceux à Fairacres de nous montrer les uns les autres l’affection que l’on se porte”, ajoute la femme soulignant que cela est désormais impossible.

En faisant référence à l’initiative des résidents, elle explique : “Nous avons fait cela parce que la chose à laquelle on aspire le plus est un simple câlin. Ça nous donne du sens”, puis de poursuivre: “ Fairacres doit être salué pour la manière dont ils ont pris soin de nous, mais il est temps que nos voix soient entendues”.

Les responsables ont réagi à cette démarche

Après avoir eu vent de cette manifestation, le bureau du gouverneur a pris la parole dans un communiqué, soulignant comprendre la difficulté pour les résidents des maisons de retraite et leurs familles. “L’interaction sociale est essentielle à la santé mentale et physique et nous avons donc fourni des conseils pour ces établissements qui permettent cette interaction tout en protégeant les résidents du Covid-19”, rapporte CBS.

Le bureau du gouverneur a également indiqué faire tout son possible “pour aider les établissements de soin de longue durée à atténuer et à prévenir la propagation du Covid-19 en travaillant directement avec les infrastructures sur les pratiques de contrôle des infections qui ont fait leurs preuves pour ralentir les contaminations”.

La solitude des personnes âgées en Ehpad

Un rapport de l’association Petits frères des pauvres publié en juin avait indiqué que 720 000 personnes âgées n’auraient eu aucun contact avec leur famille pendant le confinement en France. Et cela n’aurait pas beaucoup changé pour certaines d’entre elles depuis le 2 juin, rapporte France Info.

Si les dispositifs mis en place dans les Ehpad depuis le début de la pandémie font partie des mesures instaurées pour protéger les plus vulnérables, l’impact de ces restrictions reste lourd et difficile à vivre pour nombre de familles. Suite au décès de son père, Elie Semoun avait dénoncé un confinement “quasi-criminel” au sein de ces établissements de soin pour les seniors, pointant du doigt une solitude dangereuse qui a privé les patients de “l’amour de leurs proches”.

Selon des résidents d’Ehpads interrogés par le Parisien à la fin du mois d’août, l’avis est unanime : la solitude pèse plus que la crainte du virus. L’équilibre demeure ainsi extrêmement fragile entre la protection de ceux qui nous sont chers et la restriction de leur liberté.

Source : Santeplusmag