Le « justicier du web » a encore frappé. Le Roi des Rats qui a pour habitude de dénoncer les affres des réseaux sociaux continue de s’intéresser aux nouveaux terrains d’influence sur le net. Après avoir mis sur la table le sujet du travail des enfants sur YouTube, c’est le non moins populaire TikTok qui a récemment retenu son attention. Tour d’horizon sur la face cachée de l’application la plus prisée des adolescents.
Au premier abord, Tik Tok est une application qui permet à ses utilisateurs de partager des contenus purement créatifs. Contrairement à Instagram ou Facebook, il n’y a pas de news, d’articles ou d’images mais uniquement des vidéos de courte durée où les abonnés dansent et chantent en playback sur des extraits sonores, indique à RTBF Gilles Quoistiaux, spécialiste Nouvelles Technologies. Un concept somme toute ludique et tout à fait innocent. Seulement, derrière cette apparence anodine se cachent de nombreux débordements qui stigmatisent les enfants et les mettent en péril.
Lorsqu’il débute son enquête en juillet 2018, le Roi des Rats découvre avec effroi les dessous d’une application qui compte un nombre massif de très jeunes utilisateurs. Hypersexualisation, narcissisme exacerbé, pédophilie ou encore harcèlement sont autant de dangers qui guettent cette population en pleine construction identitaire.
Parce qu’elle nourrit un besoin constant d’obtenir de l’attention, l’application pousse des enfants très jeunes à se mettre en scène en proposant des contenus plus explicites les uns que les autres, explique le YouTuber. On y découvre alors des jeunes filles à peine sorties de l’enfance reproduire les mêmes mouvements et se déhancher en tenues sexy. Pour l’influenceur, cette course au « like » incessante entraîne une hypersexualisation précoce et normalise des comportements qui peuvent avoir des conséquences délétères sur le bien-être mental de ces pré-adolescents en quête de reconnaissance.
Si Tik Tok, à l’instar de tous les autres réseaux sociaux, expose ses utilisateurs à la malveillance de leurs pairs, ces derniers peuvent également se soumettre aux griffes des prédateurs sexuels. Lilian explique que ces criminels échappent aux mailles du filet et rôdent en toute impunité. En cause ? Le nombre important d’abonnés. Selon lui, il est ainsi impossible de tout contrôler même avec des algorithmes spécifiques et des modérateurs. Une problématique à laquelle tous les réseaux sociaux sont confrontés.
Des failles de sécurité
Check Point, une société Israélienne de cyber sécurité a révélé que Tik Tok présentait des failles de sécurité qui auraient permis à des pirates informatiques d’avoir accès aux données personnelles des utilisateurs, selon un article du New York Times publié en janvier dernier. Cette faille leur permettait d’accéder aux comptes des utilisateurs, de les contrôler et de récupérer toutes leurs informations personnelles. Si ce bug a été corrigé deux semaines plus tard, il créait pour autant une vulnérabilité conséquente qui pouvait entraîner des préjudices importants.
Surveiller sans diaboliser
Sans diaboliser la plateforme, qui in fine peut présenter un moyen d’éveil et de créativité pour les adolescents, il est nécessaire que les parents surveillent leur activité. Vérifier ce qu’ils regardent, s’intéresser à ce qu’ils font, leur faire prendre conscience des dangers auxquels ils s’exposent et leur expliquer qu’il est impératif de parler lorsqu’ils sont victimes de moqueries ou de harcèlement sont autant de moyens de les protéger sans les censurer.
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